Bruits blancs, 2013

Quinze modules rectangulaires, étranges figures fantômatiques, tournent sur eux-mêmes. Dans un mouvement perpétuel, ils générent un bruit proche du bruit blanc, provenant de toute part. Un nuage sonore envahit l’espace d’exposition, nous plongeant au coeur d’une pluie battante invisible et quasi-tangible.

La puissance sonore semble en décalage avec la finesse des objets, contribuant ainsi à l’étrangeté hypnotique de ce théâtre d’automates.

L’œil et l’oreille sont aux aguets. Comme dotés d’une conscience propre, les modules semblent, en miroir, percevoir leur environnement. Réagissant au moindre déplacement du visiteur, leur activité cinétique s’interrompt instantanément, comme perturbée par toute présence. Rester immobile équivaut à disparaître, et le rituel giratoire reprend…

Ce cette pluie fantôme se comporte comme une entité vivante, une altérité indomptable.

« L’écart par rapport aux oeuvres de l’op’art peut se percevoir dans l’installation de Marine Antony : des modules suspendus se meuvent en produisant un bruit continu lorsque le spectateur s’immobilise. Ici, ce n’est pas l’action mais la fixité qui active l’oeuvre, plaçant le spectateur dans une situation contemplative face à l’altérité d’un mouvement autonome et aléatoire. »

Romain Mathieu, Artpress n°418, p.15

–Oeuvre réalisée avec le soutient du Carré Amelot, espace culturel de La Rochelle–